Au départ mon objectif était de vous indiquer lequel de ces trois livres me semblait le plus adapté pour débuter la teinture naturelle.
Force est de constater que mon avis ne cesse de changer, que je consulte les trois ouvrages et que finalement je les trouve plutôt complémentaires.
J’ai préféré rédiger une synthèse de ce qui m’a plu dans chacun de ces livres et ce que je regrette quand c’est le cas.
Cela vous aidera à faire votre choix, ou peut-être comme moi à acquérir les 3 !
Teintures & impressions végétales de Camille Binet-Dézert
C’est un livre très bien structuré et certainement le plus pragmatique des trois.
Ce que j’ai aimé
J’ai aimé que le livre soit organisé par couleur. Le nuancier présenté pour chaque plante donne un bon aperçu du rendu en fonction des tissus utilisés ou des bains de nuançage réalisés.
22 plantes sont proposées dans ce livre : des plantes issues de déchets de cuisine, de la cueillette et des extraits de plantes sous forme de « poudre » achetés dans le commerce. Je trouve qu’il est très complet.
Le chapitre sur les techniques de pliage pour obtenir des motifs – shiboris – et sur les dégradés est instructif : il donne une bonne idée du rendu de ces techniques.
Ce que j’ai moins aimé
Le chapitre sur le mordançage – comparé au reste du livre – est assez succinct alors que c’est une étape essentielle pour la réussite d’une grande majorité des teintures végétales.
J’ai aussi été surprise de la proposition de mordancer au lait de soja alors que le soja est un aliment dont la culture n’est pas sans impact sur l’environnement.
Les créations proposées dans le livre – à part la première sur le coussin façon boro – ne m’ont pas attirée.
Teinture naturelle : techniques, astuces et créations de Kathryn Davey
Ce livre est très clair, bien écrit, avec des pas à pas accompagnés de photos.
C’est un bel ouvrage.
Ce que j’ai aimé
J’ai beaucoup aimé les rubriques « Foire Aux Questions », « Que faire si ? » : c’est vraiment appréciable de lire des réponses aux questions les plus communément posées.
Le chapitre consacré à la réalisation d’un journal de teinture donne envie de s’y mettre. Cela m’a poussée à mieux documenter mes dernières réalisations.
Enfin, je trouve que les réalisations proposées dans le livre sont très belles : que ce soient les petits sacs façon furoshiki, le bojagi, les serviettes de table ou encore les coussins.
J’aime vraiment beaucoup l’univers que propose Kathryn Davey.
Ce que j’ai regretté
Les teintures proposées dans le livre sont uniquement issues de déchets ou de produits alimentaires (oignons, thé noir, feuilles d’olivier, ortie, fruits d’aulne, avocat, fleurs d’hibiscus).
Les plantes dites grand teint telles que la garance, la gaude, le pastel ou l’indigo ne sont abordées dans cet ouvrage, ce qui est dommage mais je pense qu’il s’agit d’un parti-pris de l’autrice de ne prendre que des plantes accessibles.
Le point qui m’a le plus déçue est le mordançage.
La technique est bien expliquée, photos à l’appui, mais pour les fibres cellulosiques et pour la teinture à la garance en particulier, le mordançage proposé n’est pas suffisant pour que la couleur prenne sur la fibre.
J’ai testé la technique proposée – uniquement à base d’alun – dans cet ouvrage et une autre technique proposée consistant à faire un engalage puis un alunage et il faut avouer que la recette proposée par Kathryn n’est pas satisfaisante.
A part ce dernier point, je trouve le livre vraiment très beau.
C’est un bel ouvrage pour commencer à teindre avec ce que l’on a sous la main !
Teintures végétales par Aurelia Wolff
C’est finalement l’ouvrage que je trouvais – au départ – le moins abordable qui m’a le plus servi l’été dernier.
Ce livre, à la différence des deux autres, ne propose pas de réaliser des projets.
Il présente des photos de différentes réalisations créées soit par Aurélia, soit dans le cadre de collaborations. C’est très inspirant et suffisant de mon point de vue.
Les plantes sont classées par saison et on trouve dans l’ouvrage aussi bien des plantes de la cuisine ou du jardin (oignons, avocat, curcuma, sureau…) que des plantes tinctoriales traditionnelles.
Ce sont 18 plantes qui sont présentées avec, pour chacune, les modalités de teinture.
Le livre est très complet, je ne m’en étais pas rendu compte lors de mes premières lectures.
Le mordançage est bien détaillé mais le processus semble vraiment complexe pour les fibres cellulosiques. La méthode que j’ai finalement suivie est plus simple (je ferai un article sur le sujet prochainement).
Je dirais que cet ouvrage est peut-être le moins abordable des trois lorsqu’on part vraiment de zéro, mais avec un peu d’expérience, il est probablement le plus utile.
Bref !
Comme je l’écrivais en introduction, c’est assez difficile de départager ces 3 livres :
- celui de Camille Binet-Dézert est idéal pour commencer,
- celui de Kathryn Davey est super inspirant et très proche de la nature,
- celui d’Aurélia Wolff est pour moi le plus complet mais pas forcément le plus facile pour débuter.
Avez-vous ces livres dans votre bibliothèque ? Avez-vous un avis sur ceux-ci ? Je serai curieuse de lire d’autres points de vue.