Ces dernières semaines j’ai travaillé sur un projet particulier qui consistait à offrir une seconde vie à une nappe ancienne.
Il s’agissait d’une nappe de famille blanche en lin avec de très belles broderies, malheureusement elle présentait quelques signes d’usure et des trous. Patricia souhaitait également la teindre pour pouvoir l’utiliser au quotidien.
J’ai procédé en 3 étapes : le nettoyage, la teinture puis le raccommodage.
Nettoyage de la nappe
J’ai préféré ne pas la laver en machine pour éviter que les trous ou les déchirures ne s’accentuent avec l’essorage. La machine à laver n’est pas tendre avec les fibres.
J’ai lavé la nappe à la main avec des cristaux de soude. Une bonne occasion de me rappeler la différence entre soude caustique, cristaux de soude, bicarbonate de soude et percarbonate de sodium .
Comme elle est très grande (191 cm x 272 cm) et lourde (1,1 kg), c’était un sacré chantier et j’ai eu une pensée pour nos grands-mères du temps où les machines à laver n’existaient pas !
Teinture
Patricia souhaitait une teinture bleue et nous avions convenu de faire une teinture en machine pour être sûre de sa solidité.
J’ai utilisé la marque Idéal et la couleur « Marine » car je savais d’expérience qu’avec ce poids de fibre, le résultat serait plus clair qu’un bleu marine même en prenant le plus grand format de produit.
A l’issue de cette étape, j’ai trouvé que la teinture faisait admirablement ressortir les broderies.
A noter que le produit ne se répartit pas toujours parfaitement et que certaines parties de la nappe sont plus foncées que d’autres. Cela est aussi dû à des tâches parfois invisibles à l’œil nu et qui ressortent avec la teinture.
Le racommodage / les reprises
Cette partie était celle qui me faisait un peu peur car je couds peu à la main.
J’ai consulté le très beau de livre « Rapiécer et racommoder » de Kerstin Neumüller à plusieurs reprises pour identifier les réparations les plus judicieuses à réaliser.
Lors de l’étape de teinture, j’avais glissé dans la machine à laver du fil de Sashiko et 2 morceaux de tissus avec une qualité approchante pour pouvoir les utiliser dans mes réparations.
J’ai finalement réalisé du reprisage au fil de Sashiko sur certaines parties et j’ai cousu des pièces invisibles sur une partie très abimée de la nappe et sur une partie proche du centre de la nappe pour éviter qu’à l’usage, cette partie ne s’use encore plus vite.
Rendu final
Je suis très satisfaite du rendu final et Patricia aussi [].
J’ai passé de très bons moments à coudre à la main, notamment lors de notre séjour au ski ! Il y a une dimension réellement apaisante dans cette activité. Il est fort probable que j’intègre de plus en plus de couture à la main dans mes projets.
Je me suis aussi servie d’un cercle à broder pour la première fois et je trouve que c’est super utile. Je me demande si je ne vais pas en acheter de différentes tailles.
Autre conseil : il est vraiment intéressant de prendre le projet dans sa globalité et de faire un check-up avant de se lancer. Quelle est la taille du projet ? Son poids ? Combien de réparations ? Où sont-elles positionnées ? Sans ce travail préalable, je n’aurais peut-être pas pensé à teindre en même temps que la nappe, le fil de Sashiko et les pièces de tissus.
J’espère pouvoir mener d’autres projets de ce type : quelle satisfaction de remettre de belles pièces de linge au goût du jour !