Mordançage des fibres

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Comment mordancer un tissu ?

Le mordançage – ce mot inconnu de mon vocabulaire il y a encore quelques temps ! – s’est vite retrouvé au cœur de mes interrogations lorsque je me suis lancée dans la teinture naturelle.

Dans cet article, je partage ma technique de mordançage des fibres cellulosiques, étape indispensable lorsqu’on souhaite avoir une belle tenue de la couleur sur la fibre !

Qu’est-ce que le mordançage ?

Le mordançage est une étape souvent incontournable de la teinture textile naturelle artisanale. Il consiste en l’adjonction de substances chimiques, ayant pour fonction de créer un pont chimique entre les fibres textiles et les teintures naturelles. En effet, ces dernières n’ont pas suffisamment d’affinités chimiques avec la fibre pour s’y fixer durablement.

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Le mordançage n’est pas toujours obligatoire. Par exemple pour la teinture à l’avocat, la peau et le noyau du fruit contiennent suffisamment de tanins pour que la couleur accroche à la fibre.

Néanmoins dans la grande majorité des cas, l’étape de mordançage est nécessaire.

Pas de recette unique !

Il existe différentes techniques de mordançage et ce n’est pas la même façon de procéder en fonction de la nature des fibres que l’on souhaite teindre.

La méthode pour les fibres cellulosiques (coton, lin, chanvre) n’est pas la même que pour les fibres animales (laine, soie).

La question du mordançage m’ayant beaucoup travaillée lorsque j’ai débuté la teinture naturelle, j’avais envie de partager ma technique mais vous pouvez tout à fait en appliquer une autre !

Un peu comme en couture, il y a plusieurs manières de faire et c’est à vous de trouver la recette qui vous convient.

Comment je procède pour le lin et le coton

Comme je teins exclusivement des draps anciens en coton ou en lin, je présente ici la technique pour les fibres cellulosiques.

Si vous avez lu le livre d’Aurélia Wolff « Teintures végétales », vous verrez que je ne suis pas la même méthode. De même, je n’utilise pas le lait de soja pour le mordançage.

J’applique la notice proposée par GREEN’ING qui est disponible sur son site ICI et je me fournis également auprès de GREEN’ING à la fois pour les produits nécessaires au mordançage et pour les extraits de plantes.

Mordançage des fibres

La recette se déroule en deux bains :

  1. Un premier bain de tanins : j’utilise de l’extrait de noix de galle de sumac de GREEN’ING à hauteur de 7,5% du poids de fibre que je dilue dans une grande cuve d’eau tiède. Il faut veiller à ce qu’il ne reste plus d’extrait aggloméré dans la cuve. Je plonge le tissu préalablement mouillé dans cette cuve que je monte progressivement à 50°C pendant 45 minutes à 1 heure. Je laisse ensuite refroidir le bain avec le tissu pendant 1 nuit.
  2. Le lendemain, je rince le tissu.
  3. Puis, je prépare un second bain avec du lactate d’aluminium que j’achète également sur le site de GREEN’ING. Pour cela, je dilue dans une grande cuve l’équivalent de 10% du poids de fibres puis je plonge le tissu mouillé dans la cuve et je fais monter progressivement la température jusqu’à 80 à 90° pendant 1 heure. A nouveau, je laisse refroidir la cuve avec le tissu pendant 1 nuit.
  4. Le lendemain, je rince bien le tissu et je le fais sécher : le tissu est prêt à teindre ! Il peut également être stocké plusieurs semaines à l’abri de la lumière en attendant d’être teint.

Quelques conseils pour la route…

Avant de mordançer les fibres, il est nécessaire de laver les tissus avec des cristaux de soude afin de faire disparaître les apprêts si votre tissu est neuf ou d’éventuelles tâches d’agents blanchissants si votre tissu est ancien ou de seconde main.

La montée en température des bains doit se faire de manière progressive. De la même façon que pour la teinture, il faut compter 2°C par minute. L’idéal est de se procurer un thermomètre de cuisson.

La première étape appelée aussi « engallage » n’est pas obligatoire mais fortement recommandée : elle permettra une meilleure tenue de la couleur et une plus grande luminosité aussi.

Prévoir une cuve (ou une casserole) suffisamment grande pour que les fibres aient la place de se mouvoir : elles ne doivent pas être comprimées sinon le mordançage risque de ne pas être uniforme.

Le mot de la fin

  • Si vous hésitez à vous lancer, j’espère que cet article vous aura été utile !
  • Si vous hésitez encore, vous pouvez aussi débuter avec la teinture à l’avocat qui peut se faire sans mordançage : voici le lien vers l’article Comment teindre un tissu avec de l’avocat ?
  • Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un email ou bien via la rubrique « Contact » du site.

A bientôt 🌱

Florence

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