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STAGE Impression Textile | Colore Ton Monde

En mars dernier, j’ai suivi un stage passionnant sur l’impression textile en teinture végétale. Il a mis mon cerveau en ébullition tellement il m’a ouvert de nouveaux horizons de création !

L’intitulé complet du stage est « Impression manuelle au cadre de sérigraphie à la manière de la manufacture d’Oberkampf et des Indiennes ». Il s’agit d’utiliser la technique du cadre de sérigraphie pour imprimer des motifs sur du textile, notamment à la façon des Indiennes.

Le stage se déroulait sur 4 jours chez Colore Ton Monde. Il était animé par Marie Longhi, designer textile qui œuvre derrière la marque Tellem et l’ISINA, l’Institut Supérieur des Impressions Naturelles Appliquées.

Qu’est-ce qu’une Indienne ? [parenthèse historique]

Les Indiennes de coton sont les premiers imprimés importés en Europe à la fin du XVIe siècle.

Leur succès fut tel que le port, la vente et la fabrication des indiennes fut interdit en France entre 1686 et 1759 pour protéger l’industrie textile française, et notamment les soieries.

Le succès des indiennes s’explique d’une part en raison de leur matière : le coton est quasiment inconnu à l’époque. L’Europe est habituée aux soieries, aux lainages et aux toiles de lin. Le coton fin, léger et facile à laver remporte immédiatement un franc succès.

D’autre part, les étoffes sont peintes avec des motifs exotiques et les couleurs sont résistantes aux lavages et à la lumière.

En simplifiant, on peut dire que la fabrication des indiennes repose sur un processus alliant l’utilisation des sels métalliques et des bains de teinture (garance et indigo principalement) ce qui permet de fixer sur le tissu des motifs gais et colorés.

Deux sites pour en savoir + :

Le stage nous a permis d’appréhender la création de motifs comme cela était fait au temps des indiennes en utilisant le cadre de sérigraphie.

Le contenu du stage

Le contenu du stage était dense. On ne s’est pas tourné les pouces !

Voici ce que nous avons appris :

  • Préparer des acétates pour créer des motifs sur le tissu : des acétates en tons indirects [la couleur est révélée par le bain de teinture] et des acétates en ton direct [application directe de la couleur sur le tissu]
  • Pratiquer la sérigraphie manuelle : découvrir le matériel de sérigraphie (châssis, toile, racle, shore,…), comment l’utiliser, quel matériel se procurer pour monter son propre cadre de sérigraphie, les différentes manières d’utiliser le cadre de sérigraphie pour créer des motifs [insolation et autres techniques plus propres]
  • Appliquer les acétates en tons directs et indirects avec le cadre de sérigraphie
  • Révéler les couleurs dans le bain de teinture pour les applications en tons indirects
  • Monter une cuve d’indigo et intégrer l’indigo dans le processus de création à la manière des indiennes de coton
  • Créer un motif personnel avec la technique de l’insolation et mixer avec différentes techniques écologiquement propres
  • Créer un projet personnel permettant de reprendre les différentes techniques

Ce que j’en retiens

Une dimension historique

Marie Longhi apporte une dimension historique à cette formation : la manufacture d’Oberkampf, les indiennes de coton, la toile de Jouy, les dominos,…

J’ai vraiment apprécié cette dimension historique qui donne du corps à la formation. Une plongée passionnante dans l’histoire de l’impression textile !

Le cadre de sérigraphie, un élément central

J’avais utilisé un cadre de sérigraphie pour la première fois lors du stage d’indigo avec Suzy Gallo.

Dans ce stage, le cadre de sérigraphie est l’outil central pour la réalisation de motifs.

Marie nous apprend la méthode d’utilisation traditionnelle de la sérigraphie avec l’opération d’insolation de l’écran. L’insolation permet de reproduire de manière très précise un motif sur un écran qui sera ensuite utilisé pour appliquer les acétates sur le tissu.

Le gros bémol est que l’insolation fait appel à des produits chimiques et polluants pour insoler et pour dégraver (enlever le motif)…

C’est pourquoi Marie nous montre également comment utiliser de manière « écologique » le cadre de sérigraphie en utilisant par exemple la cire ou les pochoirs pour réaliser des motifs [mais qui seront moins précis qu’avec l’isolation].

L’utilisation du cadre de sérigraphie a un triple avantage, il permet de :

  • mieux doser et de mieux répartir la quantité d’acétate sur le tissu,
  • réaliser un motif plus précis qu’au pinceau par exemple
  • créer un motif en petite série.

Une autre approche de la teinture naturelle

La combinaison de plusieurs acétates [acétates d’alumine et de fer] permet d’explorer plusieurs nuances de couleurs offertes par une même plante sur un même tissu.

La photo ci-dessous montre des nuances obtenues à gauche avec le cosmos (du jaune au marron) et en haut à droite des nuances de violet avec le bois de campêche.

La deuxième photo montre différentes nuances obtenues avec le cosmos encore.

L’utilisation de l’indigo apporte une dimension supplémentaire au motif et multiplie les possibilités en matière de couleur.

Ci-dessous des travaux réalisés à partir de la peau de grenade avec différents acétates et un bain d’indigo.

L’utilisation des acétates permet aussi de limiter la quantité de plantes utilisées par rapport à la teinture d’une pièce de tissu en entier.

Il faut reconnaître que si l’on souhaite obtenir des couleurs vives, la quantité de plantes nécessaires peut devenir un vrai sujet, aussi bien en terme d’impact écologique et que de coût financier.

Financement et logistique

Colore ton Monde est certifié Qualiopi, ce qui veut dire qu’il est reconnu comme un organisme de formation à part entière. 

Les formations ne sont pas éligibles au CPF mais sont remboursables auprès de certains organismes de formation. C’est une des rares associations à être certifiée.

Vous trouverez plus d’infos sur le financement sur leur site.

Le stage se déroule à Sceaux en région parisienne. Le local est une jolie maison, à deux pas du RER B station Robinson.

Atelier teinture Colore ton monde

La suite…

Jusqu’à présent, j’avais appréhendé les motifs uniquement au travers des shiboris, cette technique japonaise qui consiste à créer des réserves dans le tissu au moyen de ligatures ou de cales en bois.

Cette formation m’a ouvert de nouveaux horizons de création. Par exemple, les motifs à la manière des papiers de Matisse ou les réalisations de Sonia Delaunay me semblent aujourd’hui plus facilement réalisables avec le cadre de sérigraphie.

Bref, un nouveau champ d’expérimentation qui s’ouvre à moi !

Si vous êtes intéressés par ces formations, n’hésitez pas à contacter l’association Colore Ton Monde et Suzy Gallo se fera un plaisir de vous aider à trouver la formation la plus adaptée.

Et comme toujours, si vous avez des questions, vous pouvez me contacter sur Instagram ou bien via le formulaire Contact du site !

A bientôt 🌈

Florence

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