échantillons de tissus teints avec des plantes

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PLANTE TINCTORIALE | La grande chélidoine

L’an passé, avec Suzy Gallo, de l’association Colore ton monde, nous avons mis en commun nos cueillettes pour créer des nuanciers de plantes tinctoriales locales.

Je vous propose ici une série de 3 articles sur la teinture avec des plantes tinctoriales locales que j’ai rédigé pour Colore Ton Monde :

  • Un article sur une « mauvaise herbe » : la grande chélidoine
  • Un article sur un arbre emblématique de la Méditerranée : l’olivier
  • Un article sur un arbre commun : le marronnier d’Inde

La Grande Chélidoine ou herbe à verrue

La Grande Chélidoine est une plante vivace, que l’on pourrait même qualifier d’adventice ou de spontanée tant elle s’étend dans certains jardins ou se dresse au pied des murs sans qu’on l’y ait invité ! On la trouve facilement dans les friches industrielles.

Selon les régions, elle porte des noms variés comme grande éclaire, herbe aux boucs, herbe aux hirondelles ou encore herbe du diable.

Mais elle est surtout connue sous le nom d’herbe à verrue car la Grande Chélidoine a pour particularité de soigner les verrues, les durillons et les cors. En effet, c’est le suc jaune (latex) qui s’écoule de la tige cassée qui est déposé sur la lésion pour la guérir !

Néanmoins, méfiance, la Grande-Chélidoine est une plante toxique qu’il ne faut jamais ingérer.

Il faut donc veiller à bien se laver les mains après l’avoir cueillie ou à porter des gants lors de la cueillette.

Teindre avec la Grande Chélidoine

La Grande Chélidoine est une plante tinctoriale. La résistance de la teinture au lavage et à la lumière est plutôt bonne mais le nuançage au fer la rend plus solide.

La Grande Chélidoine que nous avons utilisé vient de mon jardin en Ile-de-France où elle pousse spontanément. Elle a été cueillie au printemps.

Seules les parties aériennes de la plante sont utilisées. Elle peut être utilisée sèche ou fraiche. Ici, nous l’avons utilisée sèche.

Mordançage

Les fibres ont été préalablement mordancées :

  • Pour les fibres cellulosiques, je vous renvoie vers mon article sur le mordançage
  • Pour la laine et la soie, le mordançage a été fait avec de l’alun de potassium.
Macération et décoction

Nous avons laissé macérer la plante sèche 1h à 2h dans l’eau avant de procéder à la décoction.

Pour la décoction, nous avons fait chauffer le mélange [plantes + eau] à petits bouillons pendant 30 minutes à 1heure avant de le laisser refroidir.

Teinture

Après avoir filtré les feuilles, nous avons fait chauffer progressivement le bain avec les fibres préalablement humidifiées pendant 50 minutes pour l’amener à une température de 80°C.

Pour créer notre nuancier, nous avons utilisé :

  • La plante sèche avec un poids de fibres de 100% : soit 100g de plantes pour 100g de tissu
  • Une grande variété de tissus tous mordancés : de la laine, de la soie, du lin et du coton.
  • Une partie des tissus a ensuite été nuancé au sulfate de fer.

Il est très intéressant d’observer qu’en fonction de la fibre et de la technique de mordançage, la palette de couleur obtenue est assez variée !

J’espère que cet article vous a plu :

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Florence

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