Dernièrement, je suis tombée sur Les Coulisses de la Création, un livre paru en 2015 et qui retranscrit sous forme d’une discussion, les échanges entre Cédric Villani et Karol Beffa autour de la création et la créativité.
Ces échanges entre un mathématicien et un compositeur de musique mettent en lumière comment la créativité entre en jeu dans leurs domaines respectifs.
J’ai trouvé quelques éléments intéressants à partager et qui complètent mes deux précédents articles sur le thème de la créativité : 9 conseils pour développer sa créativité et 6 livres sur la créativité.
Une histoire de compromis
« Quand on se lance dans un travail créatif, il faut trouver un compromis entre trois choses : chercher un domaine pour lequel on est fait, chercher un domaine qui vous apportera des bénéfices (matériels ou non), chercher un domaine qui sera utile à la société. »
Très honnêtement, je ne sais pas du tout si je suis faite pour travailler dans le domaine du textile mais je sais que cette activité répond à un besoin de création que je porte en moi et donne une ouverture à ma famille et mes proches sur un modèle de vie un peu différent de celui des cadres sup’ qui nous entourent. C’est un pas de côté.
Se lancer dans un travail créatif demande du temps, de l’énergie, parfois de l’argent, alors oui il faut absolument en retirer quelque chose pour soi a minima.
Création suppose récréation
« Parfois le simple fait de prendre un café, de déjeuner, de dîner en compagnie permet de se ressourcer. C’est un vagabondage de l’esprit nécessaire, même si l’on pourrait craindre que cette pause nous détourne du vrai travail. Pour moi, création suppose récréation. »
J’ai adoré ce passage qui a fait écho au dernier essai de Mona Chollet Résister à la culpabilisation et notamment sur cette injonction de la société à travailler sans relâche.
Etant moi-même sujette au syndrome du lapin Duracell depuis de nombreuses années, je dois reconnaître que cela me fait du bien de lire que oui : « les ruptures sont une manière de se regénérer, de se rafraîchir les idées ; elles sont indispensables à notre santé mentale et au renouvellement de notre énergie. Perdre du temps est important, sain et normal. »
L’influence de la technique
« Le fait d’être confronté concrètement au marimba m’a donné des idées précises de ses possibilités, ce qui a stimulé mon imagination et m’a suggéré quelques modifications que j’ai introduite dans la partie de percussions du concerto. L’influence de la technique est aussi là. »
Ce point sur la technique est intéressant : il illustre comment la technique peut apporter des éléments supplémentaires, ouvrir de nouveaux champs d’expérimentation, de nouvelles idées.
Il rejoint aussi le sujet de la formation : c’est en continuant sans cesse à se former, en découvrant de nouvelles techniques, que la pratique peut évoluer.
L’énergie et le doute
« Energie par le doute, énergie malgré le doute, énergie à cause du doute… On peut décliner les relations entre les deux de multiples manières, mais je suis persuadé qu’il y a là quelque chose d’essentiel dès que l’on veut s’occuper de création. Bon, il y a aussi la curiosité, avoir une vue large, les deux ne sont pas antagonistes. »
J’aime beaucoup cette idée que le doute est au cœur de la création car oui, à chaque étape, on doute – Vais-je y arriver ? Est-ce faisable ? Quel va être le résultat ? – mais c’est justement le fait d’accueillir le doute et de le dépasser qui permet de créer.
➡️ Et voilà, j’espère que ces petites noisettes viendront alimenter vos réflexions sur le sujet !
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